Des mots sur les maux. Penser les maladies dans la première modernité (XVIe-XVIIe siècles) [Panel #22]

vendredi, 1. juillet
09:00 jusqu'à 10:30 heures
Salle M 1160

Publications scientifiques, articles de vulgarisation, témoignages, essais, romans et même bandes dessinées, la pandémie de Covid19 suscite la parution d’écrits très divers; ils participent cependant tous d’un double effort qui vise à comprendre la place du coronavirus dans l’ordre du monde et à imaginer les outils intellectuels permettant de penser une crise globale et d’y apporter des réponses à la hauteur du défi lancé à nos sociétés. Or, le besoin de mettre des mots sur les maux du corps, en dehors du champ strictement médical, n’est pas l’apanage du XXIe siècle. Ainsi, dans le monde occidental, les maladies ont longtemps été vues comme participant du Plan divin, et leur compréhension n’était pas séparable de considérations théologiques: la Peste de 1347-1352, référence structurante de nos imaginaires pandémiques, était largement interprétée comme un châtiment infligé aux hommes pour leurs péchés.

Ce panel s’intéresse aux discours de la première modernité sur les maladies, moins connus du grand public que les récits sur la Mort noire mais révélateurs du rôle joué par la configuration et l’évolution des champs littéraires, savants ou religieux dans l’appréhension des affections du corps. En effet, aux XVIe et XVIIe siècles, la découverte des Amériques, les missions en Orient ou la révolution scientifique, symbolisée par Galilée ou Newton mais touchant à tous les domaines du savoir, modifient profondément les catégories d’entendement et conduisent les érudits de la Renaissance et de l’Âge classique à développer des approches inédites sur la place de la maladie dans l’ordre naturel et divin. Leurs écrits reflètent une conception des rapports de l’homme avec la Nature qui ne connaît pas encore les distinctions actuelles entre les sciences, mais où le déplacement des frontières entre nature et surnature ouvre de nouvelles perspectives à la médecine et à la philosophie naturelle, et où philosophes, médecins et théologiens se disputent plus que jamais la compétence de dire le vrai sur le monde qui les entoure.

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